Guillaume Roy - Le Soleil - 3 novembre 2022
Au cours des derniers mois, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a cessé de donner des avis sur les demandes faites à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) ... L’UPA bloque ainsi tous les dossiers de dézonage. Huit MRC du Québec se sont donc rassemblées, en travaillant avec la Fédération québécoise des municipalités (FQM), afin de lancer un recours devant la Cour supérieure pour exiger que l’UPA poursuive l’étude des dossiers ... « L’UPA trouve difficilement acceptable que certaines parties d’anciennes ententes convenues et entérinées par tous les parties puissent être retirées unilatéralement sans que les autres parties aient été concertées et qu’elles aient donné leur avis favorable, tel qu’il est prévu dans la loi », a soutenu Mario Théberge, président de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Charles Lecavelier - La Presse - 15 nov. 2021
Québec veut « favoriser le morcellement » des terres agricoles pour soutenir le développement des petites fermes avec l’appui des cultivateurs bios. Il se bute toutefois à la puissante Union des producteurs agricoles (UPA), qui craint un étalement urbain caché avec la multiplication de « maisons-manoirs » appartenant à des gens de la ville à la recherche de résidences secondaires. « Les petits projets à échelle humaine sont fondamentaux pour l’avenir de l’agriculture. Ils doivent faire cette réforme », lance à La Presse Gaspar Lépine, de l’Union paysanne, organisme qui défend l’agriculture écologique ... La Fédération québécoise des municipalités est d’accord. Son vice-président, Yvon Soucy, voit dans cette mesure une façon de revitaliser des villages. « Autrefois, dans un rang, on avait sept ou huit fermes, et donc sept ou huit familles. Avec la consolidation du secteur, maintenant on a tout juste une famille par rang », déplore le préfet sortant de la MRC de Kamouraska ... L’UPA est beaucoup plus critique. Le monopole syndical ne s’oppose pas à ce modèle d’affaires, mais estime que le gouvernement Legault ouvre la porte à la « spéculation » immobilière. En effet, les trois quarts des microentreprises agricoles ne sont plus en activité après neuf ans, souligne l’UPA. Et lorsque les terres sont revendues, « ce sont des maisons-manoirs qui s’installent », dit Martin Caron, son premier vice-président. En 2019, les terres agricoles valaient près de 25 000 $ l’hectare, dit l’UPA, mais avec ces « maisons-manoirs », leur valeur peut exploser à 350 000 $ l’hectare.
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